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Le Québec est en deuil d'une très grosse pointure dans le monde du sport


PUBLICATION
Guillaume Bergeron
30 juillet 2025  (11h02)
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Le Québec est en deuil d'une très grosse pointure dans le monde du sport
Crédit photo: La Presse

Le journalisme québécois perd l'une de ses voix les plus singulières et les plus marquantes. Pierre Foglia, légendaire chroniqueur de La Presse, est décédé à l'âge de 79 ans, laissant derrière lui un héritage littéraire inégalé et une empreinte indélébile dans le paysage médiatique, notamment dans le monde du sport.

S'il a écrit sur tout: la politique, la société, la littérature, la mort, le vélo et l'agriculture, Foglia a profondément transformé la manière dont on couvre le sport au Québec. Loin des comptes rendus statistiques et des clichés convenus, ses chroniques donnaient à l'actualité sportive une profondeur humaine, parfois philosophique, souvent ironique, toujours lucide.
Foglia n'était pas un journaliste sportif au sens classique du terme. Il n'écrivait pas pour faire le compte des buts, des passes ou des médailles. Il écrivait pour comprendre pourquoi les humains s'acharnent à courir, à frapper, à gagner, à perdre.
Dans ses chroniques, le sport devenait un prétexte pour parler de la condition humaine, des blessures intérieures, de l'orgueil, de la solitude, du bonheur fragile. Il aimait dire qu'il n'écrivait pas sur le sport, mais sur les gens qui en font.
Ses textes sur les Jeux olympiques, sur le cyclisme, sa grande passion, ou encore sur des figures comme Lance Armstrong, Muhammad Ali ou Gaétan Boucher, échappaient au sensationnalisme pour proposer un regard profondément littéraire et critique.
Il dénonçait la tricherie, le dopage, l'hypocrisie du sport-business, mais il savait aussi s'émerveiller d'un exploit ou d'un geste de grâce pure. Il pouvait parler d'une victoire au Tour de France avec autant d'intensité que d'une conversation avec un fermier de Saint-Élie-de-Caxton.

Une plume inégalée dans les médias québécois

Pierre Foglia écrivait comme personne. Ses phrases étaient sèches, parfois cassantes, souvent drôles, toujours brillantes. Il osait les silences, les digressions, les images inattendues. Il tutoyait le lecteur, l'interpellait, lui parlait comme à un vieux chum avec qui on partage un café. Son style était un paradoxe vivant: à la fois savant et populaire, acerbe et tendre, cynique et bouleversant.
Dans un monde médiatique de plus en plus formaté, Pierre Foglia était un électron libre. Il écrivait ce qu'il voulait, quand il voulait, sans égard aux lignes éditoriales ou aux attentes du lectorat. Et pourtant, des milliers de lecteurs l'attendaient chaque semaine, suspendus à ses mots. Il ne cherchait pas à plaire, mais il touchait juste.
Il avait pris sa retraite de La Presse en 2015, après plus de 40 ans de carrière, mais son influence reste palpable chez toute une génération de chroniqueurs et de journalistes qui ont grandi en lisant ses papiers.
Au-delà de sa contribution à la couverture sportive, Foglia a enseigné à tout un métier qu'un bon texte n'a pas besoin de hurler pour se faire entendre et qu'un regard sincère vaut souvent plus qu'un scoop.
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