Lafleur, Richard et Béliveau

Avec le départ de Guy Lafleur, c'est la fin d'une grande époque, en quelque sorte. La Sainte-Trinité n'est plus. Je parle ici des trois meilleurs attaquants dans l'histoire du Canadien de Montréal.

Les Glorieux ne sont plus les Glorieux depuis déjà longtemps. Et ce matin au réveil, j'ai l'impression qu'avec la mort de Flower, les colonnes du temple s'effritent un peu plus. Le dernier joueur d'avant charismatique et idole du peuple que nous avons eu.

Il n'y a plus les six équipes originales depuis longtemps, depuis une vie. La Coupe Stanley qui habitait chez nous ou presque en permanence n'est plus pour nous. Depuis que le hockey n'est plus folklorique, depuis que le hockey est devenu une entreprise, c'est comme si le Canadien avait perdu sa raison d'être.

Des hommes comme Guy Lafleur, ça ne s'invente pas. Il n'y a pas d'usine à fabriquer des petits Guy Lafleur en série. Le seul et l'unique Flower est décédé, le 22 avril 2022. Et comme dirait mon ami Denis Lachance de Chibougamau « un démon blond au paradis ».


Lafleur n'était pas un comptable, il n'a jamais calculé son temps. Un homme généreux, reconnaissant, humble et avec ses faiblesses. Lafleur était à hauteur d'homme. Oui, il était plus grand que nature, mais il ne l'a jamais fait sentir à personne. Les plus grands sont les plus simples, cette phrase remplie de clichés du début à la fin s'applique parfaitement à Guy.


La terre a continué à tourner comme elle fait depuis le big bang. Lafleur sera en chapelle ardente, probablement au Centre Bell. La terre va continuer de tourner parce que c'est comme ça, c'est le cercle naturel de la vie. La mort inévitable même d'une idole, d'une légende à la limite du mythe!

« Rocket » Maurice Richard est partie en premier, puis ce fut autour du gros « Bill » Jean Béliveau... et maintenant Flower. Jamais au grand jamais nous n'aurons des joueurs aussi grandioses que ce trio de légendes.

Maintenant, à nos jeunes joueurs de réécrire le grand livre des Glorieux! Et pour suivre l'exemple, ils n'ont qu'à lever les yeux vers le ciel du Centre Bell.
Ils verront les banderoles du numéro 10, du numéro 9 et celui du numéro 4.

Guy, c'est toi, c'est moi, c'est nous.

Les bras meurtris de Guy Lafleur vous tendent maintenant le flambeau.